Constant Formé-Bècherat

Souviens toi que tu es ici pour vivre

_C’est un voyage intérieur, une quête dont on demande l’accord. 

D’abord, l’accord à soi-même et ses pensées, de venir plonger intensément dans une danse entrelacée.

Puis l’accord à l’île, car ce pays accueille ceux qui veulent prendre le temps d’une méditation longue, une réflexion introspective et nécessaire. 

Ici, les pensées trouvent un écho dans les paysages immense que propose cette île.

Les montagnes, les glaciers, les rivières, l’océan et les steppes austères et majestueuses, portent les secrets de ceux qui sont venus chercher un mieux, un souffle, une clarté.

Dans ce pays où l’esprit est à découvert, on vient y chercher ce que l’on veut bien y déposer. 

Des blessures à refermer, des épisodes de vie à conclure, des réussites à comprendre.

L’Islande ne se laisse pas contempler, elle vous attrape, vous enveloppe et sépare votre corps de votre esprit. 

Elle fragmente cette entièreté confiante qui vous anime et vous sert d’abri face à une réalité parfois violente, souvent révélatrice.

Elle vous sort de votre état d’origine pour vous amener là où vos pensées ont toutes leurs places, là où l’inconscient s’exprime.

Et comme dans le reflet d’un miroir brutal, ces pensées vous font face.

Commence alors un échange entre vous et vous-même, dans un espace irréel ou le temps n’a pas d’emprise.

Dans ce désordre intime, un nouvel ordre s’impose, fragile mais sincère, un ordre dicté par ce que vous êtes vraiment.

Vous y découvrez ce que vous évitez depuis trop longtemps, une sincérité envers vos ressentis, envers vos émotions.

De cette île, on n’y part pas vraiment complètement.

Il y reste un bout de nous, toujours là-bas, à observer ces paysages.

De ce voyage, on en ressort invariablement changé.

Les cicatrices invisibles deviennent des lignes de force, des repères pour l’avenir.

On laisse derrière soi un peu d’ancien pour découvrir un peu de nouveau.

Et c’est à la fin du voyage que l’on comprend enfin que ce n’est pas l’Islande que l’on traverse, mais soi-même. 

Un soi-même que l’on avait perdu pour un moment.

Il est maintenant temps d’embrasser ce qu’on osait encore entrevoir, une paix que l’on croyait éteinte. 


Ce qui est certains, c’est que nous y retournerons.

Car l’île résonne comme une nécessité, un besoin viscéral à se comprendre encore et toujours.

Et ce voyage complexe et intense nous rappelle que nous sommes ici pour vivre.


Merci, merci d’avoir ouvert cette porte.

Vika, merci d’avoir été là, de m’avoir tenu la main devant ces couchers de soleil, de nous être enlacé face à ces couleurs, d’avoir su croiser nos regards quand il le fallait. Nos chemins intérieurs se sont croisés lors de ce voyage et nous étions beau, tout simplement. 

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